Lettre ouverte d’une militante pro-liberté à Lionel Paoli, de Nice Matin

Scan de l'article de Lionel Paoli de Enzo T.
Scan de l’article de Lionel Paoli par Enzo T.

Lettre ouverte à Lionel Paoli, de Nice Matin

   J’ai lu votre papier dans Nice-Matin, M. Paoli, et j’ai décidé de vous répondre, pour plusieurs raisons.
D’abord parce que ce papier concerne les militants anti-captivité des cétacés, et plus précisément qui s’opposent au Marineland d’Antibes, et que j’en fais partie. En tant que telle, j’ai créé un blog
Manipulation Marineland, et j’en suis la rédactrice.
En tant que militante pro-liberté, j’ai plusieurs questions à vous poser, et plusieurs précisions à vous apporter concernant les militants, leur combat, et leurs motivations. Toutes ces choses que vous semblez très mal connaître, bien que vous les condamniez dans votre billet.
J’ai voulu vous répondre aussi parce que la raison principale de la création de mon blog est de lutter contre la désinformation du grand public que Marineland utilise pour justifier le maintien de son business.
Et parce que, trop souvent, la presse, et notamment votre employeur, Nice-Matin, sort de son rôle informatif pour relayer la propagande du parc, notamment au travers d’articles à visées promotionnelles, parfois sponsorisés (et dans ce cas, c’est même marqué dessus).
Mais que j’ai à coeur de relayer la parole de qui veut la prendre, et d’entretenir le dialogue et l’échange de point de vue, pour alimenter le débat public et laisser à chacun l’opportunité de s’exprimer, tout comme je le fais moi-même dans mon blog, et dans cette lettre ouverte que je tenais à vous adresser.

  J’ai donc lu votre pamphlet contre les militants anti-captivité, M. Paoli, et j’ai d’abord été étonnée de voir qu’il n’était sorti que sur version papier de ce journal local qu’est Nice Matin. Et aussi qu’il faisait suite à un billet reprenant l’interview de Guillaume Meurice, dans l’édition web de Nice Matin, interview qui prenait en défaut le nouveau directeur de Marineland, Arnaud Palu. Billet supprimé rapidement, puis remis en ligne devant l’étonnement des internautes au sujet de sa disparition.

  Puis, à lecture, d’autres choses m’ont encore plus fortement interloquée.

  Le titre d’abord : « Marineland coupable… forcément coupable ? », mais surtout le sous-titre, qui ouvre l’article : « Faut-il crucifier Marineland ? La question est posée très sérieusement sur les réseaux sociaux. »
Je souhaite donc vous poser en retour des questions, M. Paoli !
Qui a posé cette fameuse question de « crucifier Marineland » ? Où ça ?
Les « réseaux sociaux », c’est un terme très large et assez vague, une telle affirmation nécessite un peu plus de corps et de sources pour pouvoir être appréhendée de façon précise et objective. Pouvez-vous fournir une source ? Un lien vers une page ? Une copie d’écran ?
Ce terme biblique, et extrêmement fort, qui assoit Marineland dans la position d’un martyr, d’un sacrifié sur l’autel de la cause, vient-il des militants ? Des fans du parc Marineland ? De ses équipes ? Ou est-ce une interprétation, un raccourci de votre part ? Des propos attribués de façon péremptoire à des personnes ne les ayant jamais tenus tels quels, à l’image de ceux que vous avez vous-même attribués, qui plus est avec des guillemets, à Pascal Sevran (dans Var Matin en 2006) en guise de gros titre accrocheur, propos relayés partout dans la presse, et qui ont déclenché une polémique (un cas repris régulièrement lors de débats sur la déontologie du journaliste) ?

  Cette phrase ensuite : « Depuis les inondations d’octobre, le parc marin est – sans jeu de mot – traîné dans la boue. » Ce bon mot, puisque vous vous défendez d’un jeu de mot est quelque peu inexact, à plusieurs niveaux.
Traîner quelqu’un dans la boue, c’est le couvrir d’injures diffamantes sur la place publique. Seulement, Marineland n’est pas une personne, mais une entreprise accueillant du public, et à ce titre, il y a bel et bien débat d’utilité publique sur le bien-fondé éthique de son business. Quant à la nature diffamante des accusations… Tout le monde a vu les images des bassins effectivement remplis de boue, tout le monde a entendu les cris de détresse déchirants des otaries, et le silence assourdissant du parc sur la situation à l’intérieur de ses murs et l’état de santé des animaux. Et, pire encore, les affirmations mensongères du parc et celles péremptoires des élus locaux concernant l’état du parc et des animaux. Le point culminant a été atteint lorsque l’ex-directeur, Bernard Giampaolo, a affirmé pouvoir avoir le sourire et que les animaux allaient bien, dans Nice Matin, justement, M. Paoli. Cette annonce optimiste et soulagée a malheureusement été suivie, deux jours plus tard, de l’annonce de la mort de l’orque Valentin (la veille de l’événement, les locaux pouvaient entendre les pleurs des orques. Une dame m’a rapporté avoir essayé de joindre le parc, en vain, personne n’était sur place, car elle redoutait que ces cris ne soient l’annonce d’un malheur). Le parc affirmait aussi, sur sa page Facebook officielle, que les eaux des bassins étaient redevenues normalement bleues, alors que les images tournées 4 jours après cette publication par les journalistes du Point montraient que les eaux du bassin des orques étaient troubles, avec une mousse brunâtre suspecte flottant en surface. Le directeur de la communication du Marineland, Hervé Lux, indiquait lors de ce même reportage, que les pompiers présents autour du bassin effectuaient des plongées pour éliminer boues et débris, et que des pompes étaient toujours en action pour évacuer les eaux souillées.
Comment encore parler de diffamation alors que l’on a sous les yeux des preuves que non seulement le Marineland d’Antibes peinait à faire face aux conséquences des inondations, mais encore qu’il mentait délibérément aux médias (y compris à votre employeur, M. Paoli), à ses clients et à ses partisans, et sur sa propre page Facebook ?
(Pour plus de précisions sur la chronologie médiatique qui a suivi les événements de la nuit du 3 octobre, je vous invite à consulter ma synthèse ICI)

  En outre, puisque vous semblez faire référence aux critiques émises à l’encontre du parc, elles ne datent pas des inondations. Cela fait bien longtemps que les associations et les militants à titre personnel critiquent le parc, sa gestion, son implantation, et, bien évidemment, son principe même.
Lors de l’été dernier (soit 2 et 3 mois avant les tragiques évènements d’octobre), deux manifestations majeures ont eu lieu devant le parc. Celle de juillet avait rassemblé plus de 500 personnes et avait eu lieu en présence de personnalités internationales de premier plan dans la lutte contre l’industrie de la captivité des cétacés : Ric O’Barry (ancien dresseur des dauphins de la série télévisée Flipper, et fervent activiste depuis plus de 40 ans), John Hargrove (ancien dresseur en chef à SeaWorld et au Marineland d’Antibes, et témoin majeur dans le documentaire, primé à Sundance et diffusé sur Arte, Blackfish), Pierre Robert de Latour (fondateur d’Orques Sans frontières, et spécialiste de l’observation des orques libres, avec plus de 3 500 interactions réussies à son actif), et Yvon Godefroid, journaliste belge, qui tient le site Dauphins Libres, une impressionnante base de données sur l’industrie de la captivité des cétacés, crée en 1997 (tout premier site francophone consacré à la cause des dauphins captifs).
Il est par contre vrai que le débat, jusqu’alors assez confidentiel, s’est étendu à une échelle nationale et internationale, et a bénéficié d’une exposition jusqu’alors inédite dans les médias, à l’occasion des inondations d’octobre (pourtant la cinquième catastrophe du genre essuyée par le parc). Ces événements tragiques ont cela de positif qu’ils ont permis aux efforts d’information des militants de tous horizons de bénéficier de l’exposition médiatique que leur travail acharné autour du Marineland d’Antibes méritait. Enfin, on a cessé de juste les considérer comme une bande de doux rêveurs écolo qui avaient des dimanches à perdre à manifester devant le parc, pour s’interroger sur leurs motivations et leur donner la possibilité de s’exprimer vraiment, et ainsi de créer un véritable débat public. Le drame est qu’il a fallu attendre qu’une telle catastrophe se (re) produise, à une ampleur jamais égalée et avec un contexte explosif (qui a grossi après la sortie de Blackfish en 2013, qui a, le premier, offert un oeil nouveau sur les manoeuvres souterraines du collègue américain du Marineland d’Antibes, SeaWorld).
Il a fallu attendre des images glaçantes de la catastrophe pour qu’enfin les projecteurs se braquent sur les coulisses de Marineland, et que les médias commencent à adopter envers le parc un ton plus critique et moins promotionnel.
Encore une fois, comment accuser les militants, engagés depuis des années contre le Marineland d’Antibes, de rendre publiques et de diffuser des images effroyables et des synthèses de données, de « traîner le parc dans la boue », alors qu’ils ne font que diffuser des preuves objectives de la défaillance du parc ?
Est-ce là le travail du journaliste que d’accuser les porteurs de nouvelles de la nature de celle-ci ?
Quelqu’un a-t-il rendu, M. Paoli, votre employeur Nice Matin responsable de la réouverture du parc lorsqu’il en a annoncé la nouvelle ?

« Les animaux seraient maltraités, affamés, drogués. «Libérez les cétacés» ordonnent, poing levé des militants convaincus par leurs propres certitudes.  » écrivez-vous ensuite, M. Paoli.
Et ? Outre l’inutile et donc étonnante redondance des termes (« convaincus » et « certitudes »), je me demande bien ce que vous souhaitez exprimer par là, et quelle critique vous souhaitez formuler ? Le propre du militantisme n’est-il pas justement de se battre pour une cause à laquelle on croit ? Un combat dont on est convaincu du bien-fondé ? Organise-t-on une manifestation et y participons-nous parce que notre opinion n’est pas faite ou bien une fois que notre opinion est faite ?
Je ne doute pas qu’en tant que journaliste, vous soyez vivement intéressé par le débat public, curieux et ouvert à la discussion, mais l’intérêt d’un débat ou d’une discussion n’est-il pas justement de confronter les points de vues ? Peut-on seulement parler de discussion si l’un des protagonistes débarque bille en tête dans le seul but de condamner le principe même de prendre cause pour un combat ?
À ce point-là de la lecture, M. Paoli, je me suis interrogée très sérieusement sur le réel but de votre article. La suite m’a donné quelques indices.

« Les soigneurs ? des bourreaux. Les vétérinaires ? Les dignes héritiers de Goebbels. La direction ? Des financiers qui ne voient pas plus loin que le bout de leur portefeuille. »
Et le voilà, ce fameux Point Godwin, celui qui finit toujours par arriver par une discussion opposant deux points de vue diamétralement opposés : l’évocation du plus grand tabou du XXe siècle, l’Holocauste.
Sauf que dans le cas d’un monologue et au bout de seulement 4 lignes, il y a de quoi faire tomber de sa chaise le plus assidu des participants à des discussions sur internet. Et ce fut mon cas !
Mais à qui répondez-vous, M. Paoli ? Ou plutôt, à qui et à quoi faites-vous répondre les militants anti-captivité à qui vous prêtez ces propos ?
Pourquoi opérez-vous un tel raccourci dans les revendications des militants, propos qui sont pourtant fortement documentés et exposés pédagogiquement par leurs porte-paroles ? Dans quel but leur attribuez-vous de telles attaques, attaques que vous rendez personnelles, et par conséquent d’une violence inouïe ? Alors que les militants se battent contre une industrie et un système, vous présentez leurs critiques comme des attaques à la personne, notamment celles des soigneurs. Pourtant, les militants accueillent volontiers dans leurs rangs d’ancien dresseurs (Ric O’Barry, ex-dresseur des dauphins de Flipper et pour l’US Navy) et John Hargrove (ancien dresseur en chef de SeaWorld et du Marineland d’Antibes), par exemple, dont les témoignages et l’appui sont précieux, car ils ont été des témoins et acteurs de premier plan dans l’industrie qu’ils condamnent à présent.
Quant aux dresseurs encore en poste, les militants savent très bien qu’ils sont également des prisonniers du système critiqué.

  Je suis moi-même militante anti-captivité, et je consacre énormément de temps à faire des recherches, à trier les sources, à rédiger mes articles, des articles de fond. Et à titre personnel, j’ai vécu exactement le même cheminement long et douloureux qu’ont vécu les dresseurs qui ont choisi d’abandonner leur métier dans les parcs pour se consacrer à la défense de la cause des animaux captifs.
J’étais monitrice d’équitation, et comme pour les soigneurs dans les parcs, c’était moi aussi mon rêve de gosse. J’aimais (et j’aime toujours) passionnément les chevaux, je vivais pour ça et je ne voulais vivre que de ça. Je voulais être à leur contact tous les jours, j’en avais besoin. Et pour ça il fallait entrer dans un système. Je suis arrivée dans ce métier sans réelles connaissances, et j’ai cru aveuglément à toutes les inepties qu’on me racontait dans mes premiers postes, comme les dresseurs de cétacés. Que les chevaux vivaient très bien le fait de porter des cavaliers sur leur dos pendant des heures, qu’il n’était pas grave de faire travailler toute la journée un cheval ayant mal au dos, ou aux jambes, qu’ils n’étaient pas très intelligents, qu’un cavalier devait soumettre un cheval, si besoin par la force, qu’un cheval pouvait être sellé et travailler, même blessé au sang, que ce n’était pas très grave et que de toute façon, on n’avait pas le choix, que l’argent devait rentrer. J’ai moi-même fait toutes ces choses-là. Et puis petit à petit, j’ai ouvert les yeux. Et, même une fois que j’ai vraiment eu pris conscience que la façon dont étaient traités les animaux autour de moi n’était ni normale, ni éthiquement acceptable, je suis pourtant restée. Pourquoi ? Parce que, tout comme les dresseurs dans les delphinariums, abandonner aurait voulu dire renoncer à un rêve de gosse, mais aussi à un poste qui me plaçait dans l’admiration que je recevais du public, qui me répétait sans cesse que j’avais de la chance de faire ce métier. Et ça aurait été reconnaître que je m’étais trompée, qu’on m’avait menti et que je m’étais laissée manipuler. Et enfin, tout comme le racontent les anciens dresseurs, des larmes dans la voix, je m’étais attachée aux animaux que je côtoyais tous les jours, je connaissais leur personnalités, je les aimais en tant qu’individus à part entière. Et je savais que moi, au moins, je faisais chaque jour tout ce qui était en mon pouvoir pour qu’ils soient le moins malheureux possible. Partir aurait voulu dire que je les abandonnais.
Pourtant, j’ai fini par le faire, abandonner, les abandonner, parce que cela devenait trop dur de me confronter aux violences quotidiennes et banalisées, et de les cautionner, par mes actes ou mon silence. Et c’est finalement cette dernière décision qui a été la plus douloureuse à prendre.

  Alors, oui, M. Paoli, même en tant que militante anti-captivité, je suis dans une profonde empathie vis-à-vis des dresseurs qui s’occupent des animaux captifs au quotidien, y compris ceux qui ne croient plus à ce que leur racontent leurs supérieurs, et dont les yeux sont déjà ouverts. Parce que je sais ce qu’ils vivent au quotidien, et les conflits intérieurs auxquels ils sont confrontés, pour les avoir moi-même vécus. Et non, M. Paoli, ce ne sont pas les victimes d’un système que les militants condamnent, mais ceux qui ont créé le mécanisme, et en tirent du profit. Oui, ceux qui voient avant tout leur porte-monnaie, au détriment du vivant, humains et animaux.

  Après ces affirmations péremptoires de propos attribués arbitrairement aux militants anti-captivité, vous ajoutez : « Au final, sans préjuger de la pertinence de ces arguments – Honnêtement qui peut savoir ? – La violence des attaques fait froid dans le dos. »
Ce qui fait naître deux grandes questions : Vous parlez d’arguments, mais lesquels ? Car dans la liste que vous mettez en avant, il n’y en a aucun. Il n’y a que des accusations péremptoires que vous mettez dans la bouche des militants. De même, vous soulignez que « la violences des attaques fait froid dans le dos » , c’est vrai, ces accusations non argumentées que vous attribuez aux militants sont glaçantes.
Mais dans votre réquisitoire, à quel endroit exposez-vous la teneur réelle des revendications des militants ? Dans cette phrase, un peu plus haut : « Les animaux seraient maltraités, affamés, drogués » ?
Oui, les accusations sont graves, mais la violence n’est pas dans la dénonciation, mais bien dans les faits. Faits portés en lumière par les militants, effectivement, et étayés depuis de longues années par des témoignages d’anciens dresseurs, des photos de produits pharmaceutiques, de dents brisées, de dossiers d’urbanisme témoignant de malfaçons, et dernièrement, d’animaux vivant dans la boue et les hydrocarbures pendant de nombreux jours. Sans parler de la communication habituelle et mensongère du parc autour des besoins de animaux (voir à ce sujet, la quasi totalité des articles de mon blog), ou encore de la dissimulation des décès et les portes gardées obstinément closes aux observateurs extérieurs.
Encore une fois, jugez-vous que les témoins et les rapporteurs sont responsables des crimes qu’ils dénoncent ?
Et cette revendication que vous condamnez « Libérez les cétacés » ? Jugez-vous donc que se battre pour la liberté « fait froid dans le dos » ?

  Vous affirmez ensuite, M. Paoli, qu’il faut rester prudent, et que personne ne peut savoir si les arguments des militants contre le Marineland sont pertinents. La conviction des militants est bâtie autour de nombreux faits documentés, et même de preuves, comme je vous l’ai expliqué plus haut. Si vous soulignez que votre opinion est plus mitigée, ce qui est votre droit le plus strict, quel message tentez-vous de faire passer en occultant les arguments des militants, puis en leur attribuant votre propre interprétation de leurs propos ? Est-ce le principe même de militer contre le parc que vous condamnez dans votre article, en calomniant des propos interprétés par vos soins, je le répète, que vous attribuez ensuite aux militants ?

  A ce nouveau point de ma lecture, M. Paoli, je me suis dit que vous reprochiez surtout aux militants pro-liberté leurs convictions. La liberté d’expression et l’implication dans le débat public rendait le propos étrange sous la plume d’un journaliste, et mal venu. Mais après tout, ce n’était peut-être qu’une façon maladroite d’exprimer votre désaccord sur leur mode d’expression, et leurs arguments, que vous appuyiez sur une lecture en diagonale de ces fameux « réseaux sociaux » évoqués au début, où circule effectivement de tout. Et puis…

« Tout comme les partis-pris qui les orientent : les manifestants défendent les cétacés mais occultent les ours polaires « transplantés » sur la Côte d’Azur. Ils ciblent le parc sans un mot pour les milliers de zoos où, depuis trois siècles, les animaux sont mis en cage. Ces indignations sélectives rendent les motivations des anti-Marineland suspectes.  »
Parti-pris ? Indignations sélectives ? Mais de quoi parlez-vous, M. Paoli ?
Choisir un combat plutôt qu’un autre, est-ce prendre parti contre les autres causes ? Les grands personnages, les ONG, qui ont choisi de s’impliquer dans un combat plutôt qu’un autre, sont-ils à blâmer de ne pas être montés sur tous les fronts ? Est-ce seulement humainement possible d’être de tous les combats, de toutes les causes à défendre ?
Vous le dites vous-mêmes, oui, les « anti-Marineland » luttent contre… le Marineland d’Antibes. Il eut été incohérent que les associations de défense des cétacés s’engagent dans des campagnes de prévention routière, tout comme il eut été incohérent que les Restos du Coeur s’engagent dans un combat contre les zoos. Peut-être n’avez-vous pas remarqué que les associations qui ont porté plainte contre le Marineland d’Antibes se nomment C’est Assez (jeu de mots sur « cétacé », M. Paoli, ce que sont les dauphins et les orques détenus au Marineland d’Antibes), Réseau-Cétacés et ASPAS (Association pour la Sauvegarde et la Protection des Animaux Sauvages, ce que sont les cétacés), et, plus récemment l’ONG Sea Shepherd (Sea, « la mer » en anglais, soit d’où proviennent les cétacés et où ils devraient vivre) ?
Les 3 premières, qui se concentrent essentiellement sur les cétacés (même si l’ASPAS prend cause pour les animaux sauvages en général) se sont expliquées dans la presse de ce choix du Marineland, pour leur plainte.
En premier lieu, il fallait des témoignages pour étayer le dossier, les associations ont collecté ceux de deux ex-employés du parc antibois, dont un ancien dresseur en chef, John Hargrove.
Ensuite, les évènements d’octobre ont permis de mettre en lumière les défauts de communication d’un parc à la gestion désastreuse, qui présente une rubrique nécrologique impressionnante et quelque peu obscure : deux orques y sont mortes à 4 mois d’intervalle (Freya, fin juin, puis son fils Valentin lors des inondations), et la nouvelle de la mort de deux dauphins (Mila-Tamis et Eclair) a été lâchée au détour d’une interview, plus 7 mois après les faits. En outre, le dauphin Alizé est toujours porté disparu, il n’y a plus aucune nouvelle de lui depuis plus d’un an maintenant.
La gestion de crise désastreuse du parc lors des inondations est une preuve flagrante des manquements aux obligations élémentaires en matière de soins aux animaux et de prévention des risques, y compris du public : construction en zone inondable, défaillance des systèmes de pompages, absence de groupe électrogène de secours, et enfin silence autour de la situation réelle dans les murs et déclarations mensongères au public, ce qui est pour le moins suspect. En outre, si le parc a annoncé en grande pompe la refonte de ses spectacles pour la réouverture, il n’a apporté aucune assurance que le public serait en sécurité si une telle catastrophe se reproduisait (dois-je vous rappeler que le parc lui-même a indiqué que c’est une vague montée “jusqu’à 6 mètres” qui a submergé le parc ?). Une éventualité dont le directeur animalier du Marineland lui-même a annoncé qu’il était sûr qu’elle se reproduirait à l’avenir.
Ensuite, dans un combat pour une cause, il faut se montrer stratégique et pragmatique : Marineland étant le seul parc français à détenir des orques et le plus important, les associations soulignent dans leur communiqué de presse (qui a sûrement été porté à votre connaissance) que si les associations obtiennent gain de cause pour le parc antibois, la législation des parcs détenant les cétacés sera appelée à évoluer. Alors, les 3 autres delphinariums français seront plus faciles à faire fermer : celui du Parc Astérix (devant lequel une manifestation anti-captivité était d’ailleurs organisée par C’est Assez le 2 avril dernier), celui du parc Planète Sauvage (devant lequel la même association organise régulièrement des manifestations), et le Dolphin Center Moorea (Polynésie Française).

  Concernant Sea Shepherd, l’objet de sa plainte concerne non seulement des actes de maltraitances envers les animaux, mais également des accusations de pollution volontaire de l’environnement. Ces accusations ont fait l’objet d’une enquête, menée conjointement par l’ONG et par les journalistes du Point, enquête qui a produit les preuves accablantes : le parc a déversé les eaux usées et souillées du bassin des orques dans le ruisseau de la Maïre, qui court le long du parc et se déverse dans la mer toute proche. Des analyses de l’eau du ruisseau, menées par un laboratoire indépendant et agréé, l’ont mis en lumière sans appel.
La SSCS (Sea Shepherd Conservation Society) se bat également pour la protection des océans et de ses habitants, depuis des dizaines d’années, à travers de très nombreuses actions sur le terrain. Leur combat contre les baleiniers japonais fait même l’objet d’une émission régulière, de 6 saisons, diffusée sur Discovery Channel et en France sur RMC : Justiciers des mers (Whale Wars en VO).
Le fondateur et président, Paul Watson, caricaturé sur le dessin accompagnant votre article, est un des co-fondateurs de Greenpeace et fut membre du parlement canadien. Un “ancien” donc.
Je vous invite, M. Paoli, à consulter la liste des actions variées menées par Sea Shepherd sur leur site internet, cette liste étant très longue. Vous noterez qu’ils mènent régulièrement des actions de nettoyage des ports et des plages sur les littoraux français, y compris sur la Côte d’Azur.

  Enfin, les associations sont tout à fait conscientes que si le Marineland ferme, il faudra s’occuper des animaux, les cétacés et les autres, et leur trouver des lieux de vie réellement adaptés, des sanctuaires. Le communiqué de presse commun (et oui, lui encore, M. Paoli) de C’est Assez, ASPAS et Réseau-Cétacés précise que la procédure sera longue, et que ce temps sera justement mis à profit pour de futures actions. « Sa durée est estimée à 3 ans. Ce qui va nous permettre de nous rapprocher des différents spécialistes – travaillant sur des projets de réhabilitation ou de placement d’animaux captifs en lagon de retraite notamment – et d’étudier, avec eux, les différentes possibilités en vue de formuler des demandes précises à la Justice. »

  En outre, hormis les associations qui se consacrent à la cause des cétacés ou des animaux marins, et de la protection des océans (ce qui explique donc, M. Paoli, leur combat spécifique contre le Marineland d’Antibes), le groupe Sans Voix PACA organisait celle contre la réouverture du Marineland, qui avait lieu le 27 mars dernier, et qui semble avoir motivé votre article. Cette même association organise chaque mois une manifestation devant le parc, manifestations lors desquelles elle attire également l’attention sur les ours polaires, que vous désignez, M. Paoli, comme les grands oubliés des militants (pourquoi n’évoquez-vous pas vous-mêmes les manchots, les otaries, les lémuriens en ce cas ?) et les autres animaux, manchots et otaries notamment.
(Voir les photos en illustration de cette lettre ouverte, prises par mes soins le 27 mars devant le parc antibois).
Mais l’association ne s’arrête pas là, puisqu’elle se définit comme anti-spéciste et donc défend absolument tous les animaux, en se battant contre leur exploitation, sous quelle que forme que ce soit. Les Sans Voix PACA sont notamment très engagés sur le terrain contre les corridas, qui sont légions dans le sud de la France. Mais bien sûr, le Marineland d’Antibes n’organisant pas de corridas, n’étant pas un élevage industriel, une ferme à fourrure ou un laboratoire pratiquant la vivisection, le combat de l’association concernant le Marineland reste concentré sur l’exploitation des animaux pratiquée dans ce parc (même si l’association propose des visuels plus larges et rappelle, lors de ses discours en manifestation, les autres formes de maltraitances qu’elle combat).

En outre, l’association organise régulièrement des actions sur le terrain pour venir en aide aux SDF de la région (distribution de repas chauds, de couvertures, de kits d’hygiène), preuve que l’on peut aussi s’engager dans plusieurs combats, contrairement à ce que vous reprochiez aux militants « anti-Marineland », M. Paoli.
(Un aperçu des nombreuses actions menées par Sans voix PACA ICI)

  Et puisque vous évoquiez les zoos et les ménageries anciennes, M. Paoli, Sans Voix PACA justement milite sur le terrain et sur les réseaux sociaux contre les cirques (pas plus tard d’ailleurs que le 13 mars dernier, à Menton), ce qu’est d’ailleurs le Marineland d’Antibes. Un cirque n’est-il pas un zoo produisant des spectacles d’animaux ?

  L’association PETA, engagée contre l’exploitation des animaux, et très connue pour son combat contre la fourrure (« Plutôt à poil qu’en fourrure », ce sont eux, M. Paoli) organise des happenings devant le Marineland d’Antibes, elle aussi. Le journal qui vous emploie en a d’ailleurs relayé.
(Aperçu des nombreux combats menés par PETA ICI)

  Mais en évoquant des « partis-pris » pour les cétacés, peut-être voulez-vous parler de ceux qui poussent le Marineland d’Antibes à axer l’intégralité de sa communication et de sa publicité autour des dauphins et des orques, ce qui est criant lors de cette ré-ouverture, avec les spectacles (les otaries, qui font pourtant aussi le show, n’ont pas eu la chance de bénéficier d’une refonte pédagogique de leurs pirouettes, elles) ?
Les même partis-pris qui poussent le parc à ne proposer au parrainage que certaines orques (mais pas Keijo), certains dauphins (il manque dans la liste Alizé donc, porté disparu depuis un an, mais aussi Malou, Neo, Ania, Jo, et Kai) et les deux ours blancs adultes (mais pas la petite Hope), écartant certains individus au sein d’une même espèce, ou carrément certaines espèces, tels les manchots, les otaries ou les lémuriens, de façon complètement arbitraire et non expliquée ?

  Enfin, j’arrive au bout de ma lecture, la tête pleine de questions que je vous pose ici, M. Paoli, mais c’est la conclusion de votre article qui m’a le plus étonnée :

« Alors même si la cause animale est dans l’air du temps, même s’il est bien vu de défendre bec et ongle les bêtes innocentes parquées par les « prédateurs » humains, il est peut-être sage de ne pas hurler avec les loups et urgent d’attendre.  »
Dans l’air du temps ? Bien vu ? Considérez-vous donc que la défense des droits des animaux et la lutte contre l’exploitation animale n’est qu’un effet de mode ? Rejoindriez-vous les rangs de ces climato-septiques qui pensent que l’écologie n’est qu’un combat de bobos gauchistes ?
Plus surprenant, accusez-vous réellement la presse nationale et internationale, les télévisions et les web-médias, de céder eux aussi à ce que vous semblez qualifier de mode ? Alors que des sujets concernant la cause animale, le végétarisme/lisme et le mode de vie vegan occupent de plus en plus de place dans le débat public (comme tout dernièrement, dans l’émission de débat Ce Soir ou Jamais, sur France 2 (avec entre autres, Brigitte Gothière, cofondatrice et porte-parole de l’association de lutte pour les droits des animaux, L214), ou dans La Nouvelle Edition, sur Canal + (avec l’écrivain Bernard Werber et Isabelle Goetz, de Peta France) ?

  Accuseriez-vous vos confrères journalistes (du Monde, de Marianne, du Point, de l’Obs, de RTL, de Sciences Et Avenir, Maxi-sciences, etc….) qui ont relayé dans leur presse nationale la nouvelle des actions en justice entreprises contre le Marineland d’Antibes, de « hurler avec les loups » ?
Beaucoup de vos confrères donc (hormis ceux des médias locaux comme votre employeur, M. Paoli) ont affiché un soutien, parfois explicite, à la cause défendue par les militants anti-captivité : Le Point a publié plusieurs enquêtes à charge contre le Marineland ; RTL a dit du directeur animalier du Marineland qu’il faisait « avaler des baleines » au public, à propos des nouveaux spectacles ; Guillaume Meurice sur France Inter a clairement mis le directeur Arnaud Palu en défaut, le poussant à bredouiller une suite d’inepties (ce qui a d’ailleurs donné lieu à un article de votre propre journal, Nice-Matin, comme je vous le rappelais au début de cette tribune, même si l’article est publié dans la rubrique “détente”).
À défaut de clairement afficher son soutien, la presse nationale a largement donné la parole à ceux que vous critiquez sévèrement, et semblez condamner sans appel, en rapportant le discours de ces militants anti-captivité que vous décrivez ainsi : « La violence des attaques fait froid dans le dos. »
Prétendez-vous donner des leçons de déontologie journalistique à plusieurs grands médias nationaux ? Des médias qui ont produit plusieurs articles de fond, plusieurs enquêtes assises par des preuves irréfutables ? Et ce par le biais d’un article court, presque une brève, publié dans la seule version papier d’un petit quotidien local (et produisant régulièrement des articles sponsorisés par le Marineland d’Antibes) ? Dans un article constitué de quelques phrases, et rempli de propos vagues et non documentés dont vous attribuez votre propre interprétation aux militants, alors même que vous appelez dans le même temps à la circonspection ?

  Bien sûr, M. Paoli, on ne peut pas être d’accord avec tout le monde, et c’est votre droit le plus strict, loin de moi l’idée de vous le retirer.
Mais si, en tant que journaliste, vous êtes probablement intéressé par les débats d’utilité publique (n’est-ce pas là l’essence même de votre métier ?), pensez-vous vraiment ouvrir le dialogue et poser des questions faisant avancer la problématique, en déformant les propos de ceux dont vous questionnez la légitimité des actions ? Pensez-vous réellement qu’attribuer vos propres interprétations aux militants fasse avancer le débat dans l’intérêt général ?
Ne croyez-vous pas que, loin d’ouvrir l’enquête, vous ne fassiez que la conclure, en menant un réquisitoire à charge, avec une donne volontairement faussée dans votre main et celles de vos lecteurs ? Par ce court article, qui ne s’appuie sur aucune documentation et constitue essentiellement en une suite de propos déformés et interprétés, ne vous faites-vous pas plutôt à la fois avocat, juré, juge et bourreau ?

  La lecture de votre article a provoqué ma surprise et soulevé de nombreuses questions. J’ai tenu à vous apporter certaines précisions sur les revendications et les motivations des militants, que vous sembliez malheureusement ignorer avant d’écrire votre article, je vous ai posé en retour les nombreuses questions que votre discours m’a posé, à moi et à d’autres militants anti-captivité qui ont pu le lire. J’espère que vous y répondrez, afin de vraiment ouvrir le débat, si c’est cela que vous souhaitez.

  En l’attente de votre réponse, M. Paoli.

Salutations militantes,

M. D.
(rédactrice du blog Manipulation Marineland)

 

Non, les militants n'oublient pas les autres animaux : la banderole de Sans voix Paca, affichant leurs combats anti-spécistes, et 3 militantes déguisées en dauphin, requin et pingouin
Non, les militants n’oublient pas les autres animaux : la banderole de Sans Voix PACA, affichant leurs combats anti-spécistes, et 3 militantes déguisées en dauphin, requin et pingouin

 

non, les militants n'oublient pas les otaries et les ours blancs, contrairement à ce que vous affirmer, M. Paoli
Non, les militants n’oublient pas les otaries et les ours blancs, contrairement à ce que vous affirmer, M. Paoli. Discours du président-fondateur  de l’association GALA (Groupe d’Action pour l’Amour des Animaux)

 



10 réflexions sur “Lettre ouverte d’une militante pro-liberté à Lionel Paoli, de Nice Matin

  1. bravo pour cette magnifique lettre … rien a rajouter !!! très belle enquête aussi qui a suivi les événements, merci Madame la militante d’exister et d’avoir le courage d’affronter cette « mafia » de l’esclavage animal !!!!

    Aimé par 1 personne

  2. Bonjour « M.D. »,

    J’ai lu avec attention votre courriel, qui arrive après les « lettres ouvertes » et autres « réactions » de proches associations que vous connaissez bien. La sincérité de vos propos et de votre engagement, qui transparaît entre les lignes, me pousse à vous répondre – même si vous n’aimerez pas forcément ce que je vais vous dire.

    Sachez tout d’abord que, travaillant depuis près de vingt ans sur la Côte d’Azur, j’ai vu naître et croître une contestation qui, pendant les deux ou trois décennies précédentes, ne s’est aucunement exprimée.

    J’ai vu les militants anti-Marineland exposer leurs arguments (que vous appelez des « preuves » et qui n’en seront, à mes yeux, que lorsque la Justice se sera prononcée) et exercer une pression de plus en plus forte sur tous ceux qui ne partagent pas leurs convictions. Jusqu’à dilligenter, via les réseaux sociaux, une véritable police de la pensée fustigeant ceux qui « pensent mal », ceux qui ne vont pas dans le « bon sens ».

    A ce titre, je ne doutais pas que mon petit article déclencherait votre ire – et j’attendais, avec une impatience mêlée de curiosité, sa manifestation concrète. J’avoue que je n’ai pas été déçu.

    Me voilà donc, sur le web, accusé d’incarner « la fin du journalisme ». Ma « rhétorique moisie » et une « formulation sournoise » serviraient à produire des  » sous-entendus tendancieux », des « insinuations fielleuses ». Mon « absence d’éthique » nourrirait les propos « imbéciles et falsificateurs » d’un journalisme « de caniveau ». Mais rien d’étonnant, n’est-ce pas, puisque j’appartiens « sans doute au dernier carré des journalistes vendus à Marineland ».

    Vous-même, chère M.D., m’accusez d’attribuer des propos « de façon péremptoire à des personnes ne les ayant jamais tenus tels quels » et citez en exemple l’affaire Sevran (ah ! Quel bel outil que Wikipedia !) en omettant le fait que les propos en question, rapportés dans une interview, ont été confirmés par l’intéressé lui-même trois jours plus tard sur Europe 1 – ce qui lui a d’ailleurs valu d’être mis sur la touche par France 2.
    Pour plus d’info sur ce sujet : http://www.lemonde.fr/actualite-medias/article/2006/12/16/pascal-sevran-ses-phrases-ses-amis_846417_3236.html

    Concernant l’article qui nous occupe, la seule et unique citation est la suivante :  » Libérez les cétacés ».

    Sont-ce ces propos que j’ai « déformés » ?

    Mais passons…

    La violence de ces réactions me paraît d’autant plus significative que mon article, si vous prenez la peine de le lire en déposant vos armes, n’est pas – comme vous l’écrivez – une « condamnation » des militants et une « défense » de Marineland. En aucun cas, il ne prétend trancher le débat sur le fond. Il pose simplement des questions et interroge des comportements que l’on peut, légitimement, juger excessifs.

    Comme peut l’être, d’ailleurs, le logo de votre blog qui montre un cétacé sur une flaque de sang…

    Sur notre titre de presse, « M.D. », je m’étonne que vous ne releviez pas que nous avons consacré une page complète d’interview à Paul Watson AVANT votre manifestation, et encore une page de compte-rendu APRES. Sans doute parce que cela ne colle pas avec votre argumentaire présentant Nice-Matin comme un journal inféodé ?..

    Je ne prétends « donner de leçon » à personne, mais je n’entends pas davantage en recevoir d’individus, cachés derrière leurs écrans, qui manient l’insulte et l’injure.

    La question que j’ai envie de vous poser, en définitive, est très simple : êtes-vous capable d’accepter l’idée que mes propos ne sont pas dictés par une quelconque malhonnêteté, un parti-pris hostile à vos actions, une volonté de « manipuler » qui que ce soit ? Pouvez-vous entendre des arguments contraires, qui hérissent vos convictions, sans céder à la tentation de discréditer votre interlocuteur ?

    Aussi étrange que cela puisse vous paraître, votre combat et vos motivations m’apparaissent plutôt sympathiques.
    Mais je revendique le droit, chère « militante pro-liberté », d’exprimer mes doutes lorsque j’estime qu’ils sont fondés.

    Bien cordialement,

    Lionel Paoli

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  3. @ Mr Paoli => La rigueur journalistique voudrait que l’on attribue les propos rapportés à celui qui les a énoncé :

    «Me voilà donc, sur le web, accusé d’incarner « la fin du journalisme ». Ma « rhétorique moisie » et une « formulation sournoise » serviraient à produire des » sous-entendus tendancieux », des « insinuations fielleuses ». Mon « absence d’éthique » nourrirait les propos « imbéciles et falsificateurs » d’un journalisme « de caniveau ». Mais rien d’étonnant, n’est-ce pas, puisque j’appartiens « sans doute au dernier carré des journalistes vendus à Marineland ».

    Ces propos sont les miens sur le blog Stop-Marineland, aucunement ceux de Manipulation-Marineland.

    Prière de venir vous lamenter des conséquences de vos effets auprès de l’intéressé, merci

    – Max BERTHY –

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  4. Pour compléter ce qui précède et afin de rendre à César ce qui lui revient, la citation suivante « puisque j’appartiens sans doute au dernier carré des journalistes vendus à Marineland » a pour provenance le commentaire sur mon blog d’un fin connaisseur du sujet débattu. Désolé Mr Paoli !

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  5. Cher M. Berthy,

    Aussi ai-je bien précisé :  » Sur le Web », et non « sous le clavier de M.D. » ! J’ai choisi de répondre sur ce blog parce que la « lettre ouverte » qui m’était adressée par cette militante était argumentée et courtoise : ce n’est pas le cas de votre logorrhée haineuse – qui, à mon avis, dessert la cause que vous prétendez défendre.
    Continuez donc à éructer derrière votre clavier si cela vous donne le sentiment d’exister ; vous apprendrez peut-être un jour que ce qui est excessif est insignifiant. En attendant, les gens qui savent lire se feront leur propre opinion.

    Lionel Paoli

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  6. Concernant l’article de M.Paoli, je me suis arrêtée au Point Godwin (10 minutes, le temps de finir mon fou rire avant de reprendre ma lecture). J’ai eu l’impression de lire une lettre écrite par un ado du 18-25.
    Tu as du courage de prendre le temps de répondre à un tel torchon. La militante violente qui surfe sur la mode de la cause animale (ça ferait marrer Peter Singer), te tire mon chapeau M.D

    Bises,
    Marion

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