Les chaises musicales du Marineland d’Antibes

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© Sirinix

La nouvelle est tombée hier en fin d’après midi : Arnaud Palu, actuel directeur du Marineland d’Antibes, démissionne. C’est Nice Matin, éternel chevalier blanc du parc, qui annonce la nouvelle.

Et il n’y a bien que lui, pour se trouver surpris de la nouvelle.
Une candeur qui, si elle est sincère (et on en est venu à les en croire capables), confine à la stupidité.

Arnaud Palu, le bien nommé, s’est surtout illustré, lors de son court passage à la tête du parc (moins d’un an), par une paresse (doublée d’incompétence) intellectuelle et rhétorique, à l’origine de « punchlines » dont le tragi-comique fait déjà date.

A ce sujet, à (re)lire plusieurs articles sur le blog Manipulation Marineland :

Du désastre de regarder ses fiches pense-bêtes en diagonale
Sur France Bleu, à l’occasion de la ré-ouverture du parc
On y apprend que les requins amputés vivants de leur ailerons mettent 2 semaines (!) à mourir, dévorés vivants à 3000 mètres de profondeur par des crabes. Un grand moment de radio.
Une leçon de vocabulaire et d’éthique aussi : on découvre qu’une histoire théâtrale est en fait un documentaire, et que Arnaud Palu est outré par le massacre des orang-outangs causé par l’exploitation de l’huile de palme. Mais il commercialise dans ses snacks et crêperies une pâte à tartiner emblématique de ce désastre écologique. Il entretient un partenariat avec une marque bien connue de soda, montrée du doigt pour l’utilisation de cette même huile, et une éthique écologique inexistante.

Travailler « dans le même sens que les associations »
Qui est Arnaud Palu ?
La fibre écologique de Monsieur Palu l’a probablement poussé à prendre la tête d’un gigantesque « mall » à Dubaï, avec climatisation et pistes de ski sous cloche, en plein désert. Ou à être cadre chez Disneyland.
Quoiqu’il en soit, au début de son mandat marinelandesque, il y a à peine un an, il assurait vouloir dialoguer avec les associations opposées au parc. Celles-ci attendent toujours un signe de sa part.

Peut-être rejoindra-t-il leurs rangs à présent, une prise de conscience de l’horreur de son business pourrait être la fameuse « raison personnelle » qui l’a poussé vers la sortie.
Ou alors l’épuisement, un burn-out dû à la révolte grandissante du grand public contre ces parcs d’un autre siècle, et particulièrement celui qu’il dirigeait jusqu’à présent ?

L’une des dernières fois que Palu s’est exprimé, c’est au micro du décapant Guillaume Meurice (désormais parrain de l’association C’est Assez ! ), dans sa chronique de la quotidienne « Si tu écoutes, j’annule tout » sur France Inter.
L’humoriste politique, expert dans l’art de mettre les gens face à leurs propres contradictions, a amené le directeur à affirmer qu’être maintenu en captivité pour faire des spectacles contre de l’argent, et vivre toute sa vie dans une baignoire, était « un concept très intéressant ».
Une démonstration magistrale à (ré)écouter sans modération !

À la tête de Marineland, récemment il y a eu Grincheux (Giampaolo), Timide (Jesus, qui ne s’est jamais exprimé) puis Simplet (Palu)… Et l’indéboulonnable Jon Kershaw, directeur animalier fidèle au poste, qui a vu passer maints et maints directeurs.
Espérons que le/la prochain(e) dirigeant(e) se nommera Empathique, pour enfin voir le parc rejoindre le XXIème siècle, et se décider à œuvrer pour la réhabilitation de ses captifs.


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